Quid des gérants de fortune indépendants qui n’obtiendront pas leur licence Finma ?

Des centaines de petites entreprises financières suisses risquent de perdre leur licence d’ici la fin de l’année. Pourtant, elles ne veulent pas perdre leur indépendance. Il faut faire des concessions.

Le régulateur bancaire suisse, la Finma, a cessé de mendier. Les gestionnaires d’actifs indépendants qui ne se conforment pas aux nouvelles exigences en matière de licence d’ici la fin de l’année seront signalés et leur nom sera inscrit sur une liste d’avertissement indiquant qu’ils fournissent des services non autorisés.

Il n’est pas certain que cet ultimatum ait un quelconque impact. Comme rapporté par L’Expert Invest la semaine dernière, environ 1 535 des 2 500 gestionnaires d’actifs indépendants effectuent actuellement les démarches nécessaires pour obtenir une licence d’ici 2023. Mais, dans le même temps, 661 ont indiqué qu’ils n’enverraient pas de demande (LIRE CET ARTICLE). Mais quid de ceux qui n’ont pas fait de démarche auprès de la Finma et qui risquent des sanctions et des amendes s’ils sont toujours actifs au début de l’année prochaine ? À ce stade, ils n’obtiendront pas d’agrément, car la procédure de demande prend en moyenne six mois.

Peu de candidat à la vente de leur entreprise

C’est l’image d’un secteur industriel dans les limbes les plus complètes, selon une enquête menée par Pricewaterhouse Coopers (PWC) auprès de 83 gestionnaires d’actifs indépendants entre mai et juin. À l’époque, nombre d’entre eux semblaient disposés à obtenir une licence Finma. Aujourd’hui, ils ne le sont plus, même si une nette majorité (82 %) a indiqué qu’il était très peu probable qu’ils vendent leur entreprise (graphique ci-dessous).

Les résultats de l’enquête montrent qu’il n’y aurait pas de consolidation rapide du secteur, ce dont la Finma semblerait s’accommoder.

Un manque de cibles prêtes à être rachetées

PWC parle de huit transactions à ce jour. Jean-François Lagasse, responsable du conseil bancaire chez son concurrent Deloitte, en compte 15. Les transactions rendues publiques comprennent la vente de Diem Client Partner, BHA Partner, Artorius Wealth Switzerland, Pentagram Wealth Management, Octogone, et Investarit, Wergen & Partner et Fransad étant rachetés par la direction.

En revanche, il semble que de nombreux gestionnaires d’actifs soient plus que désireux de procéder à des acquisitions, selon l’enquête de PWC. Mais le problème est qu’il n’y a personne à acheter.

« Il y a là un décalage. Presque aucun des gestionnaires d’actifs indépendants ne veut vendre, mais un grand nombre d’entre eux souhaite conclure un partenariat, fusionner ou procéder à une acquisition », explique Christian Bataclan, Director Deals Financial Services chez PWC Suisse. Cela signifie qu’il s’agit d’un marché très concurrentiel qui manque de cibles potentielles, ce qui implique plus que probablement des valorisations élevées.

Des coûts importants de conformité

Les fusions, les cessions et les partenariats pourraient avoir un impact positif sur les coûts et l’échelle, ce qui pourrait inciter à former des alliances, sachant qu’environ deux tiers des personnes interrogées par PWC ont déclaré que les coûts de conformité et les exigences en matière de rapports constitueront les plus grands défis stratégiques à l’avenir.

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