Un ancien responsable de chez Morgan Stanley élu à la présidence d’UBS

Une page s’est tournée mercredi lors de l’assemblée générale d’UBS. Axel Weber, président du numéro un bancaire helvétique pendant dix ans, a fait ses adieux. Les actionnaires ont confirmé le choix de son successeur, l’Irlandais Colm Kelleher, élu très largement à la tête du conseil d’administration.

L’assemblée, qui s’est tenue sans la présence physique des actionnaires, a validé la candidature de M. Kelleher par 97,7% des voix. Né en 1957, le nouveau président d’UBS a travaillé jusqu’en 2019 au sein du géant américain Morgan Stanley, dernièrement comme responsable de l’unité Institutional Securities Business et chef de la gestion de fortune, selon les informations fournies lors de sa nomination, en novembre dernier.

Le départ d’Axel Weber était inéluctable en raison de la limite statutaire de dix ans de mandat. Malgré les affaires qui ont marqué sa présidence, notamment le litige fiscal en France, l’Allemand est considéré comme l’homme qui a redressé la banque – avec l’ex-directeur général Sergio Ermotti – après que celle-ci a frôlé la banqueroute dans le sillage de la crise financière de 2008-2009.

Sous sa houlette, le géant bancaire zurichois a réduit l’activité de banque d’affaires pour se concentrer sur la gestion de fortune. « Je remets la banque dans un excellent état », a déclaré le sortant lors de l’assemblée. Lors d’une brève allocution, Colm Kelleher a affirmé que la barre avait été placée haut par son prédécesseur. UBS a réalisé en 2021 le meilleur exercice de ces quinze dernières années.

Les actionnaires de la banque aux trois clés ont également désigné le nouveau vice-président du groupe, Lukas Gähwiler, fraîchement élu au conseil d’administration, avec près de 97% des voix. M. Gähwiler préside l’organe de surveillance d’UBS Suisse depuis 2017. Les autres administrateurs sortants ont tous été réélus.

Evoquant l’invasion de l’Ukraine, Axel Weber a assuré qu’UBS s’est efforcé ces dernières semaines de réduire son exposition à la Russie. En préambule de l’assemblée, l’établissement zurichois a confirmé les chiffres fournis précédemment.

Pas de remous sur les rémunérations

UBS a fait le choix de maintenir l’assemblée sous une forme virtuelle, malgré le retrait de presque toutes les mesures sanitaires anti-Covid. L’ordre du jour a ainsi été expédié en près d’une heure, ce format limitant l’intervention de petits actionnaires potentiellement mécontents.

Tous les points ont été acceptés, notamment ceux liés à la rémunération des hauts dirigeants, susceptibles de créer des remous. Le rapport de rémunération a recueilli 85,9% des voix, lors d’un vote cependant consultatif. Le taux d’approbation est similaire pour les bonus versés en 2021 par la direction générale. Le salaire fixe du comité exécutif n’a pratiquement pas rencontré d’opposition (93,1% de « oui »).

La décharge a été accordée à la direction générale et au conseil d’administration (à 93,2%), à l’exception du litige en France. UBS a fait recours contre sa condamnation mi-décembre en deuxième instance pour opérations illicites et de complicité de blanchiment dans son activité de gestion de fortune transfrontalière sur le marché français.

L’assemblée a également validé à la quasi-unanimité le dividende de 0,50 dollar par titre, mais également le lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions plafonné à 6 milliards de dollars (5,6 milliards de francs suisses).

La feuille de route climatique d’UBS était également soumise pour la première fois aux actionnaires, dans le cadre d’un vote consultatif. Les objectifs ont remporté la majorité, mais « seulement » avec trois-quarts des suffrages. La grande banque vise zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Mardi, l’association Actares avait déploré le manque de mesures concrètes et l’absence d’une validation de ce plan par des experts externes.

La prochaine assemblée générale d’UBS devrait se tenir en présentiel, à Bâle.

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