« Nous restons globalement sous-pondérés sur les obligations d’État de la périphérie de l’euro »

Lauréline Renaud-Chatelain et Nadia Gharbi, respectivement Fixed-income strategist et Senior Economiste chez Pictet Wealth Management, présentent leurs perspectives 2023 pour les obligations souveraines italiennes.


La hausse des taux d’intérêt a remis au goût du jour les discussions sur la viabilité de la dette dans les pays très endettés, tels que l’Italie.

Le ratio dette/PIB de l’Italie a diminué en 2021 et 2022, malgré des dépenses publiques massives pour contrer l’impact de la pandémie et de la guerre en Ukraine. Cela peut sembler contre-intuitif, mais une croissance plus forte du PIB nominal (grâce à une inflation élevée) a joué un rôle important dans l’amélioration de la situation de la dette.

Après avoir observé un élargissement au moment des élections anticipées, le spread souverain italien à 10 ans par rapport au Bund est repassé sous la barre des 200 points de base, à 186 points de base (le 16 février), soutenu à la fois par la relative rectitude budgétaire du nouveau gouvernement de droite et par la dissipation de la crise des prix de l’énergie.

Compte tenu de l’amélioration des perspectives pour l’Italie, nous prévoyons que l’écart de taux à 10 ans se maintiendra sous les 200 pb au premier semestre, avant d’augmenter légèrement pour atteindre 220 pb à la fin de l’année. Nous prévoyons un élargissement de l’écart plus tard dans l’année, principalement en raison de nos inquiétudes quant à un taux directeur élevé et aux nouveaux acheteurs sensibles aux prix, la Banque centrale européenne réduisant son empreinte.

Cela pourrait se traduire par une hausse des rendements des obligations souveraines italiennes et susciter à nouveau des inquiétudes quant à la viabilité de la dette. Nous restons donc globalement sous-pondérés sur les obligations d’État de la périphérie de l’euro.

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