L’ABBL comptabilise 12.000 milliards d’actifs chez les conservateurs et dépositaires

La publication de l’étude Depositary Banking & Custodian Services Survey 2022 menée par l’ABBL, avec l’aide de la CSSF, révèle que les banques actives dans le secteur représentaient, au titre de leur activité de dépositaire, 6.500 milliards d’euros fin 2021. Soit une progression de 22% sur un an, «principalement due à la performance du marché». Une croissance liée au dynamisme de l’industrie des fonds d’investissement de la Place.

La croissance est également au rendez-vous pour les conservateurs avec des actifs en dépôt atteignant 5.500 milliards d’euros (+15%). Et David Claus apporte une précision importante: ces montants sont des montants distincts, propres à chaque métier et qui ne se recoupent pas. «Une erreur que font beaucoup de gens et qui conduit à sous-estimer l’importance du métier de moitié. Pour moi, la vraie valeur de l’étude, elle est là.»

Pour être complet, il faudrait ajouter également les actifs gérés par les dépositaires non bancaires exclus du champ de l’étude. Si les dépositaires bancaires sont les seuls à pouvoir couvrir les actifs côtés, les dépositaires non bancaires – qui n’ont pas besoin d’un agrément CSSF – sont eux spécialisés sur les marchés privés. Comme IQ-EQ ou Alter Domus pour citer deux des plus connus.

Les deux marchés sont fortement concentrés: les dix premiers acteurs détenant environ 78% des actifs sous conservation dans un secteur et environ 88% des actifs sous conservation dans l’autre.

Au niveau des effectifs, les chiffres sont constants d’une année sur l’autre avec 953 personnes (ETP) travaillant dans les fonctions de surveillance des dépositaires et 1.204 dans les opérations de garde et de conservation, ce qui représente environ 10% du personnel bancaire total travaillant au Luxembourg.

Pour l’avenir, et malgré les nuages économiques et géostratégiques actuels et la refonte prévue des directives OPCVM et AIFMD, David Claus, Christian Dominique et Éric Guerrier sont optimistes pour l’avenir de ces deux métiers.

D’abord parce que l’industrie des fonds constitue un support important. «Dans la durée, nos actifs à conserver et à superviser en tant que dépositaires vont continuer à croitre», estime Éric Guerrier, responsable des dépositaires au sein du cluster.

Le deuxième facteur est l’évolution des préférences d’investissements des clients qui se tourne davantage vers le monde de l’investissement alternatif. «Cette évolution dans les classes d’actifs préférés des clients change nos métiers et nous ouvre de nouveaux marchés», estime Christian Dominique.

Pour ce qui est des technologies Blockchain et DLT, Christian Dominique ne les voit pas comme un danger. «Nous pensons que la DLT ne sera pas utilisée sur des processus pour lesquels nous avons déjà un excellent bilan en matière de standardisation et de rationalisation. En revanche, sur des actifs tels que le private equity ou l’immobilier où cela n’a pas été possible jusqu’à présent, nous nous attendons à ce qu’elle apporte beaucoup de valeur ajoutée.»

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