La weekly view du CIO de Pictet Wealth Management

César Pérez Ruiz, CIO Pictet Wealth Management, partage son point de vue sur les point clés de la semaine.


L’assassinat tragique du premier ministre japonais le plus ancien, Shinzo Abe, a provoqué une onde de choc dans le monde entier. Au cours de son mandat, M. Abe a opéré plusieurs changements fondamentaux au Japon, dont la fameuse politique Abenomics, qui visait à relancer la croissance économique par un assouplissement monétaire et un affaiblissement du yen. Lors des élections de la chambre haute du Japon, dimanche, le parti libéral-démocrate au pouvoir a remporté la victoire, donnant à l’actuel premier ministre Fumio Kishida un mandat pour poursuivre son programme politique de « nouveau capitalisme ». Dans le même temps, le premier ministre britannique Boris Johnson a finalement démissionné à la suite de 44 démissions au sein de son gouvernement. S’il est trop tôt pour déterminer qui lui succédera, on peut s’attendre à un soutien fiscal accru pour les ménages britanniques et à un resserrement de la politique monétaire. La livre s’est stabilisée après l’annonce du départ de Johnson.

L’euro a été le grand perdant de la semaine après que l’Allemagne a annoncé son premier déficit commercial depuis 1991 et que les prix du gaz ont continué à augmenter. Malgré cela, avec le bon backstop pour aider les pays périphériques de l’euro, nous pensons que la Banque centrale européenne devrait accélérer ses hausses de taux pour aplatir la courbe des taux et stabiliser l’euro, à partir de sa prochaine réunion le 21 juillet. Entre-temps, le secteur de l’énergie est en train de devenir le plus gros casse-tête des gouvernements européens, comme l’illustrent la nationalisation complète de l’entreprise de services publics EDF par la France et le renflouement d’Uniper par l’Allemagne. Les gouvernements les plus importants sur le dos de la pandémie soutiennent notre thème « Qui paie la facture ». La faiblesse économique du continent européen est particulièrement évidente par rapport aux États-Unis, où la création d’emplois se maintient autour des niveaux les plus élevés observés depuis la Seconde Guerre mondiale et où la Fed maintient son ton hawkish en s’attachant à éviter une « inflation ancrée ». Les services américains restent également résilients, comme le montrent les chiffres ISM plus élevés que prévu de la semaine dernière. Les rendements du Trésor américain à dix ans ont regagné du terrain à la suite de ces données, repassant au-dessus de 3 %, ce qui suggère que la Fed devra agir davantage pour lutter contre l’inflation. Les marchés s’attendent à une nouvelle hausse des taux d’intérêt de 75 points de base de la part de la Fed dans le courant du mois. L’indice des prix à la consommation de juin, publié cette semaine, sera déterminant pour prévoir la prochaine action de la Fed.

Au niveau des entreprises, nous nous en voudrions d’omettre la décision d’Elon Musk de renoncer à son achat de Twitter pour 44 milliards de dollars – une décision qui risque de donner lieu à une bataille juridique titanesque, à moins que les deux parties ne s’entendent à l’amiable. La saison des résultats du deuxième trimestre 2022 commence cette semaine avec les banques américaines. Nous surveillerons la force de la croissance des prêts comme une indication de la résilience du consommateur américain et nous observerons comment elle se compare aux prochaines enquêtes sur le sentiment des consommateurs.

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